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Pour un pays aussi peuplé que l’Éthiopie, qui se classe au 2e rang des pays africains les plus importants juste derrière le Nigeria, les importations sont aussi essentielles à son développement financier que les produits qu’elle exporte, avec le café en première position.

L’Éthiopie est néanmoins enclavée entre 5 voisins qui ont accès à la mer : le Soudan, le Kenya, Djibouti, la Somalie et l’Érythrée. En l’état actuel des choses, Djibouti accapare 95% de tout le commerce entrant de l’Ethiopie qui, rappelons-le, compte plus de 105 millions d’habitants. Après des décennies noires, ce pays est aujourd’hui une puissance financière d’Afrique de l’Est.

Le premier Ministre éthiopien Abiy Ahmed s’est lancé dans un vaste chantier de réconciliation avec les pays frontaliers pour accéder à leurs ports et diversifier les plateformes logistiques d’import et d’export. Après ses voyages au Kenya et au Soudan pour prendre des participations à des ports locaux, Abiy Ahmed a négocié « la paix » avec l’Erythrée, un pays avec lequel l’Ethiopie a toujours été en guerre. La normalisation des relations entre les deux pays va offrir à Addis Abeba l’accès aux ports érythréens.

La dépendance envers Djibouti inquiète en Ethiopie

Lorsque la voie érythréenne deviendra entièrement opérationnelle, L’Ethiopie s’intéressera au dossier des ports de Djibouti, mieux équipés et plus intéressants pour ses ambitions, même si les Ethiopiens craignent un effet de dépendance envers ce pays aux perspectives instables. Récemment, une route reliant Addis Abeba à Djibouti a été occupée par des manifestants, bloquant les approvisionnements en carburant de l’Ethiopie.

Un rapport de Reuters explique que le blocus qui a eu lieu dans la région du nord-est de l’Afar a finalement été levé, mais l’action des manifestants a eu des retombées sur la circulation, sur l’approvisionnement en pétrole mais aussi sur les travaux du chemin de fer qui devrait relier l’Ethiopie à Djibouti. Le blocus de l’autoroute reliant les deux voisins fait suite aux derniers affrontements meurtriers entre les Afars et la minorité des Issa Somalis, qui ont éclaté en décembre. Un groupe rebelle afar a déclaré que les attaques étaient soutenues par des Somaliens de Djibouti et de Somalie. Les manifestants dénonçaient la violence des forces de l’ordre. Le gouvernement fédéral a intervenu pour ordonner aux milices régionales de se retirer des endroits contestés pour être remplacés par des soldats fédéraux. La fin du blocus a permis la reprise de l’approvisionnement en carburant et l’importation denrées de première nécessité par voie maritime.

Djibouti, le plus petit pays de la Corne de l’Afrique, conservera donc sa valeur logistique auprès du pays le plus peuplé de cette partie de l’Afrique. Cette région, parmi les plus pauvres au monde, connait un dynamisme sans précédent, avec des efforts tripartites de la part de l’Ethiopie, de la Somalie et de l’Erythrée pour multiplier les synergies. Pour beaucoup, cette dynamique positive fait suite aux nombreuses réformes du premier ministre éthiopien lancées en 2018 et qui ont porté leurs fruits en un temps record, même si des observateurs craignent une recrudescence des violences ethniques à cause de la mauvaise répartition des richesses.

isqu’elle mène à 2020.

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