Temps de lecture :5 Minutes, 56 Secondes

Le Mozambique, pays d’Afrique australe enchâssé entre l’océan Indien, la Tanzanie, le Malawi et la Zambie au nord-ouest, le Zimbabwe à l’ouest et l’Afrique du Sud au sud, est un véritable carrefour de cultures. Cette nation, connue officiellement sous le nom de République du Mozambique, est non seulement chérie pour son patrimoine naturel, mais également pour la diversité de ses traditions et coutumes, qui tissent une mosaïque vibrante et dynamique.

Population et langues

Avec une population de 32,08 millions d’habitants en 2021, le Mozambique est un creuset ethnique où cohabitent de nombreuses communautés. Les groupes ethniques majeurs comprennent les Makua, Makhuwa, Tsonga, Makonde, Shona, Sena et Ndau. Chaque groupe apporte sa propre richesse à l’identité culturelle du pays. S’ajoutent à ces communautés environ 45 000 Européens et 15 000 Sud-Asiatiques. La langue officielle est le portugais, résidu de l’ère coloniale, bien que seulement environ la moitié de la population parle cette langue couramment, selon le recensement de 2007. Le reste s’exprime dans diverses langues indigènes telles que le Makhuwa, le Tsonga, le Nyanja et bien d’autres.

Même si le portugais et parfois l’anglais sont parlés dans les grandes villes comme Maputo et Beira, les visiteurs pourraient trouver utile de connaître quelques termes portugais basiques pour faciliter la communication, surtout dans les régions plus rurales. Voici quelques expressions courtes :

  • Bonjour : « Bom dia »
  • Merci : « Obrigado/Obrigada » (masculin/féminin)
  • S’il vous plaît : « Por favor »

Religions et éducation

En matière de religion, le Mozambique présente un paysage spirituel pluriel. Environ 57 % de la population se revendique chrétienne, principalement catholique romaine, une influence directe du passé colonial portugais. Les musulmans constituent environ 20 % de la population, principalement dans les régions du nord du pays. Il existe également des communautés pratiquant des croyances traditionnelles africaines et un petit nombre de bouddhistes et d’hindous.

Le système éducatif mozambicain est en pleine évolution. L’éducation primaire est gratuite et obligatoire, mais seulement environ 33 % des Mozambicains de plus de 15 ans sont alphabétisés. L’éducation secondaire n’est pas gratuite, ce qui limite la progression de nombreux élèves après l’école primaire. En 1995, seulement 7 % des enfants qui commençaient l’école primaire atteignaient le niveau secondaire, et environ 7 000 étudiants fréquentaient les trois établissements d’enseignement supérieur du pays à cette époque.

Histoire et politique

L’histoire du Mozambique est riche et complexe, façonnée par diverses vagues d’influences culturelles et coloniales. Entre les VIIe et XIe siècles, la culture swahilie s’est enracinée grâce à une série de villes portuaires. L’arrivée du navigateur Vasco de Gama en 1498 marque un tournant avec l’occupation portugaise qui dura plus de quatre siècles. Le Mozambique obtient finalement son indépendance en 1975. Toutefois, les deux années suivant l’indépendance ont été marquées par une guerre civile intense et prolongée qui a duré jusqu’en 1992, laissant le pays exsangue. La première élection multipartite en 1994 commence à stabiliser la présidence républicaine.

Le Mozambique fonctionne actuellement sous une constitution où le président est à la fois chef de l’État, chef du gouvernement, commandant en chef des forces armées et symbole d’unité nationale. Le président est élu pour un mandat de cinq ans via un processus de vote à deux tours. Le premier ministre, nommé par le président, aide à coordonner les fonctions des ministres et à gouverner le pays.

Arts et divertissements

La scène artistique au Mozambique est dynamique et influencée par son histoire. Les instruments comme les tambours fabriqués en bois et en peau d’animal, le lupembe (instrument à vent façonné à partir de cornes d’animaux ou de bois) et la marimba (xylophone indigène) sont omniprésents dans les expressions musicales. Le pays se distingue par des genres musicaux tels que la marrabenta et des formes de musique lusophone comme le fado, samba, bossa nova et maxixe. La musique est souvent incorporée dans des traditions cérémonielles et des rituels religieux.

Les arts visuels ne sont pas en reste avec les sculptures en bois des Makonde, célèbres pour leurs masques élaborés et leurs statues totem illustrant des visages réalistes. Pendant la période coloniale, l’art est devenu un symbole de résistance, et après l’indépendance, de nombreux artistes ont évoqué la lutte politique et la guerre civile dans leurs œuvres. Les artistes contemporains comme le peintre Malangatana Ngwenya et le sculpteur Alberto Chissano sont des figures incontournables.

En termes de divertissement, le sport le plus populaire est le football.

Coutumes et étiquette

Le tourisme au Mozambique se distingue par une grande considération et une appréciation sincère des coutumes locales. La société mozambicaine est renommée pour son accueil chaleureux et convivial envers les visiteurs. Les femmes devraient adopter une tenue vestimentaire respectueuse des coutumes locales, notamment en couvrant les cuisses. Il est utile de vérifier auprès des habitants avant de photographier certains bâtiments en raison des restrictions gouvernementales. Le pourboire n’est pas une pratique courante en dehors des zones touristiques principales, où un montant de 5 % (en fonction de la qualité du service) est considéré comme standard.

Cuisine et boissons

La cuisine mozambicaine est un festin pour les sens, intégrant des saveurs traditionnelles et des influences coloniales. Les plats principaux incluent des ragoûts épicés, des porridges de maïs, du riz, du manioc et du mil. Les fruits de mer, souvent combinés avec la sauce piri-piri (littéralement « épicé-épicé »), sont à l’honneur. Des plats comme le matapa, préparé à partir de feuilles de manioc, de cacahuètes, de crabe, de crevettes et de lait de coco, ou encore le galinha à zambezia, une volaille cuite dans une sauce citron et assaisonnée avec de l’ail, du piri-piri et du poivre, sont emblématiques.

Côté boissons, l’eau du robinet est à éviter. Les grands centres urbains comme Maputo, Inhambane et Beira offrent de l’eau plus sûre, mais il est recommandé de consommer de l’eau embouteillée, bien qu’elle soit considérée comme un produit semi-luxueux en raison de son prix. Le vin de Madère et les bières locales comme la Manica et la Laurenta sont populaires. Le nipa, un breuvage alcoolisé à base de noix de cajou, est à consommer avec modération en raison de sa force.

Fêtes et célébrations

Le calendrier mozambicain est jalonné de fêtes qui célèbrent son histoire et ses traditions. Voici quelques dates clés :

  • 1 et 2 janvier : Jour de l’An
  • 3 février : Jour des Héros
  • 7 avril : Journée de la Femme
  • 1er mai : Fête du Travail
  • 25 et 26 juin : Jour de l’Indépendance
  • 7 septembre : Jour de l’Accord de paix de Lusaka
  • 25 septembre : Jour des Forces Armées
  • 4 octobre : Jour de la Paix et de la Réconciliation
  • 10 novembre : Jour de Maputo
  • 25 décembre : Jour de la Famille

Ces célébrations sont autant d’occasions pour les Mozambicains de réaffirmer leur identité et leur cohésion sociale à travers des rituels, des danses et des réjouissances diverses.

Ainsi, le Mozambique est une nation aux multiples facettes, où chaque aspect de la culture et chaque coutume raconte une histoire profonde. Entre ses dialectes variés, ses croyances religieuses, ses expressions artistiques et ses traditions culinaires, ce pays vous invite à un voyage fascinant dans un monde riche et diversifié. Profitez-en pour vous immerger pleinement dans cette culture vibrante et en apprendre davantage sur ce lieu unique.

Previous post L’ethnie Makua au Mozambique : Histoire, culture et traditions
Next post Mussa Bin Bique : Une histoire de pouvoir et de dévotion religieuse