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Les peuples de l’actuel Mozambique, au début du XXIe siècle, ont traversé différentes expériences historiques qui ont été, dans une certaine mesure, homogénéisées par le colonialisme portugais à partir de la fin du XIXe siècle. Cependant, leurs origines communes remontent à des migrations successives des Bantous. Ces peuples étaient organisés en petites chefferies basées sur des lignées, mais ceux situés dans la région centrale du Mozambique ont été intégrés dans des États avec un certain niveau de centralisation, créés par les Karangas au sud du Zambèze et par les Maravis au nord. Les régions intérieures étaient articulées aux réseaux marchands avec l’océan Indien par le biais des entrepôts côtiers swahilis, exportant de l’or et de l’ivoire.

Les premiers habitants et les colonies arabes

Les premiers habitants de ce qui est aujourd’hui le Mozambique étaient des chasseurs-cueilleurs San, ancêtres des peuples Khoisan. Entre le Ier et le Ve siècles après J.-C., des vagues de peuples bantouphones ont migré du nord par la vallée du Zambèze, puis progressivement vers les plateaux et les zones côtières. Les Bantous étaient des agriculteurs et des travailleurs du fer.

Lorsque Vasco de Gama, explorant pour le compte du Portugal, a atteint la côte du Mozambique en 1498, des colonies marchandes arabes existaient le long de la côte et des îles environnantes depuis plusieurs siècles. Le contrôle politique de la côte était entre les mains de plusieurs sultans locaux. Les musulmans vivaient dans la région depuis longtemps; le célèbre historien et géographe arabe Al-Masudi a rapporté la présence de musulmans parmi les Africains à Sofala dès 947. La région se trouvait à l’extrémité sud d’un monde commercial traditionnel qui englobait la mer Rouge, la côte Hadramaut d’Arabie et la côte indienne.

L’arrivée des Portugais et la colonisation

À partir de 1500 environ, les postes de traite et les forts portugais ont progressivement remplacé l’hégémonie commerciale et militaire arabe, devenant des escales régulières sur la nouvelle route maritime européenne vers l’est. Le voyage de Vasco de Gama autour du cap de Bonne-Espérance en 1498 marqua l’entrée des Portugais dans le commerce, la politique et la société de la région. Les Portugais prirent le contrôle de l’île de Mozambique et de la ville portuaire de Sofala au début du XVIe siècle, et dès les années 1530, de petits groupes de commerçants et de prospecteurs portugais cherchant de l’or pénétrèrent dans les régions intérieures, où ils installèrent des garnisons et des postes de traite à Sena et Tete sur le fleuve Zambèze, tentant d’obtenir le contrôle exclusif du commerce de l’or.

Les Portugais ont tenté de légitimer et de consolider leurs positions commerciales et de peuplement par la création de prazos (concessions foncières) liées à l’installation et à l’administration portugaises. Bien que les prazos aient été initialement développés pour être détenus par des Portugais, ils sont devenus, par le biais de mariages mixtes, des centres afro-portugais ou afro-indiens défendus par de grandes armées d’esclaves africains connues sous le nom de Chikunda. Historiquement, il y avait de l’esclavage au Mozambique. Les êtres humains étaient achetés et vendus par des chefs tribaux africains, des commerçants arabes musulmans et des Portugais ainsi que d’autres commerçants européens. De nombreux esclaves mozambicains étaient fournis par des chefs tribaux qui attaquaient des tribus ennemies et vendaient leurs captifs aux prazeiros.

L’administration coloniale et la guerre d’indépendance

L’influence portugaise s’est progressivement étendue, bien que son pouvoir restât limité et exercé par des colons et des fonctionnaires individuels dotés d’une grande autonomie. Les Portugais parvinrent à arracher une grande partie du commerce côtier aux musulmans arabes entre 1500 et 1700, mais avec la prise par les musulmans arabes du principal point d’appui portugais, le fort Jesus sur l’île de Mombasa (aujourd’hui au Kenya) en 1698, la situation commença à changer. En conséquence, les investissements stagnèrent alors que Lisbonne se consacrait au commerce plus lucratif avec l’Inde et l’Extrême-Orient et à la colonisation du Brésil.

Au début du XXe siècle, les Portugais transférèrent l’administration d’une grande partie du Mozambique à de grandes entreprises privées, comme la Compagnie du Mozambique, la Compagnie de la Zambézie et la Compagnie du Niassa, principalement contrôlées et financées par les Britanniques. Bien que l’esclavage ait été légalement aboli au Mozambique, à la fin du XIXe siècle, les compagnies à charte instaurèrent une politique de travail forcé pour fournir une main-d’œuvre africaine bon marché – souvent forcée – aux mines et plantations des colonies britanniques voisines et de l’Afrique du Sud. La Compagnie de la Zambézie, la plus rentable des compagnies à charte, prit le contrôle d’un certain nombre de plus petites concessions prazeiro et établit des postes militaires pour protéger ses propriétés. Les compagnies à charte construisirent des routes et des ports pour amener leurs produits sur le marché, y compris une voie de chemin de fer reliant l’actuel Zimbabwe au port mozambicain de Beira.

En 1962, plusieurs mouvements indépendantistes se regroupèrent pour former le Front de Libération du Mozambique (Frelimo). À partir de 1964, le FRELIMO lança une guerre anticoloniale dans le nord et le centre du Mozambique. La Révolution des Œillets au Portugal en 1974 mena à une reconnaissance de l’indépendance du Mozambique le 25 juin 1975, sous un gouvernement FRELIMO.

Guerre civile et reconstruction

Après l’indépendance, le pays entra dans une guerre civile qui dura de 1977 à 1992, marquée par des violations massives des droits de l’homme de part et d’autre. La Guerre de la Civilité prit fin avec les Accords de paix de Rome en octobre 1992 grâce au soutien des Nations Unies. Ce n’est qu’en 1994 que la première élection multipartite eut lieu, amenant le Frelimo à la victoire.

À la fin de la guerre civile, l’économie fut largement aidée par des investisseurs et des touristes provenant de l’Afrique du Sud voisine et d’Asie de l’Est. Le Mozambique rejoignit le Commonwealth en 1995, devenant ainsi membre bien qu’il n’ait jamais fait partie de l’Empire britannique. En 2004, Armando Guebuza du Frelimo fut élu président, succédant à Joaquim Chissano.

Géographie du Mozambique

Le Mozambique couvre une superficie de plus de 800 000 km², soit environ trois fois la taille de la Grande-Bretagne. Situé au sud-est du continent africain, le Mozambique partage ses frontières avec six autres pays : la Tanzanie, le Malawi et la Zambie au nord, le Zimbabwe à l’ouest, l’Afrique du Sud et eSwatini au sud. La côte, longue de 2 500 km, est bordée de plages magnifiques, de lagons, de récifs coralliens et de petites îles.

Le plateau du Mozambique est une vaste zone herbeuse et basse qui s’élève de la côte vers les montagnes au nord et à l’ouest. La population est principalement concentrée le long de la côte et dans les vallées fluviales fertiles. Le Zambèze est le plus grand des 25 fleuves du pays. Le Mozambique est riche en ressources minérales telles que l’or, les émeraudes, le cuivre, le fer et la bauxite, et il est actuellement engagé dans l’exploration pétrolière.

Climat du Mozambique

Le climat mozambicain varie du tropical au subtropical. Les températures côtières sont élevées pendant une grande partie de l’année, alors que l’intérieur est plus tempéré, même pendant la saison sèche froide d’avril à septembre. Dans le sud, la saison des pluies chaude et humide s’étend de décembre à mars, tandis que plus au nord, cette période s’allonge de quelques semaines. Le climat côtier du nord du Mozambique est parfois affecté par des cyclones tropicaux. Le pays bénéficie généralement d’un ensoleillement tout au long de l’année.

En somme, le Mozambique est un pays avec une histoire complexe et riche, un climat varié, et une géographie diverse. Il a traversé des périodes de conflit pour arriver à une stabilité relative qui nourrit son développement économique et attire les investissements étrangers. Le tourisme au Mozambique est également marqué par la diversité de ses offres, allant du tourisme balnéaire aux circuits d’aventure et écotouristiques. Les visiteurs peuvent explorer des sites naturels spectaculaires tels que l’archipel des Quirimbas, ou encore découvrir le riche patrimoine historique de villes comme Maputo et Ilha de Moçambique. Tout ceci, couplé à une hospitalité chaleureuse et une culture vibrante, positionne le Mozambique comme une destination de choix pour les voyageurs en quête d’expériences authentiques et mémorables.

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