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Bien que l’Afrique soit le continent sur lequel l’homme a vu le jour, les échecs n’y étaient pas particulièrement populaires. Les jeux d’échecs existent depuis plus de 1000 ans (il trouverait son origine en Inde) et se retrouvent dans de nombreuses cultures après avoir conquis le monde arabe puisque les perses le diffusèrent dans toutes les régions qu’ils conquirent. Le jeu d’échec fait désormais partie intégrante de nombreuse cultures, et probablement le jeu de plateau le plus célèbre du monde.

En Afrique, le jeu n’a jamais connu une notoriété poussant à sa pratique, mais c’est en train de changer. Les parents commencent à comprendre l’intérêt, pour leurs enfants, d’un jeu mêlant stratégie, analyse et patience, et ne nécessitant que d’un simple plateau peu volumineux et de quelques pièces. Il peut aussi être facilement fabriqué avec des matériaux basiques comme de la pierre ou du bois.

Le film de Disney, Queen of Katwe, sorti en 2016, a probablement eu un impact non négligeable sur le développement des échecs en Afrique. Celui-ci raconte l’histoire de Phiona Mutesi, une jeune joueuse Ougandaise (de 23 ans en 2019) vivant dans la pauvreté et ayant découvert les échecs un peu par hasard. Sa passion pour le jeu l’amena à marcher jusqu’à 6 kilomètres par jour, juste pour pouvoir pratiquer les échecs, jusqu’à gagner un tournoi international pour enfants, au Soudan, avec 2 autre ougandais (notons ici que cette équipe était, de surcroît, la plus jeune à participer). Cette histoire a largement aider à la diffusion des échecs à travers l’Afrique, en montrant aux enfants et aux parents que jouer à un jeu offrait un avenir à certains, surtout dans un jeu ou il est quasiment impossible de tricher, et ne faisant intervenir que le cerveau.

Les joueurs d’échec africains ont aussi une part du mérite dans le développement du jeu en Afrique, puisqu’il en font la promotion constante afin de gagner en notoriété. On pourrait croire que dans le monde arabe, les échecs sont culturels et pourtant, ils ont perdu de leur aura durant les dernières décennies, mais la-bas aussi, les grands-maîtres tentent de le faire revenir sur le devant de la scène, et ça marche ! L’Égypte est d’ailleurs bien représentée au niveau mondial grâce à Bassem Amin qui fait partie des 50 meilleurs joueurs mondiaux.

Le problème de l’Afrique concernant les échecs, c’est surtout le manque d’entraîneurs qualifiés (notamment les entraîneurs étrangers) qui leur permettraient de franchir un cap. L’Afrique n’a pas, jusqu’à présent, été un gros vivier de professionnels pour permettre le développement des échecs via des joueurs de niveau international, ou des grands-maîtres. Il est donc difficile pour un jeune joueur d’avoir un mentor qui puisse le guider au début de sa carrière, et le conseiller tout au long de celle-ci.

L’autre difficulté rencontrée par les joueurs africains est le manque de financement. Pour réussir, il faut voyager pour se confronter aux meilleurs et pour voyager, il faut obligatoirement de l’argent. Aujourd’hui, il n’y a pas de grosse structure africaine en mesure d’aider les jeunes joueurs financièrement. Peut-être est-ce le point le plus important à développer aujourd’hui, si l’Afrique veut un jour rivaliser avec les meilleurs joueurs d’échec du monde.

Les échecs sont souvent joués par des gentlemen, même si des tricheurs peuvent exister dans le milieu. Ce regroupement de personnes généralement honnêtes, motivées par les challenges et la compétition, et très fair play ne peut être que bénéfique pour quiconque s’y aventurerait.

Voila pourquoi il serait bon que les gouvernements africains commencent à réfléchir sur le possible développement des échecs en Afrique, de manière concertée et avec des financements adéquats.

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